
Depuis le mardi 28 juin, la mairie de Bobigny est en Ă©bullition, ou devrait-on dire simplement, dans le viseur de la Justice. En effet, une vague de perquisitions sans prĂ©cĂ©dente s'est abattue sur la majoritĂ© UDI dans le cadre dâune enquĂȘte prĂ©liminaire du parquet national financier, dĂ©clenchĂ©e Ă la suite du rapport de la Chambre rĂ©gionale des comptes.
Des perquisitions Ă 6h du matin
« Ils sont venus Ă cinq policiers, chez moi, Ă 6 heures et ont ensuite commencĂ© la perquisition de mon domicile. On mâa simplement indiquĂ© quâil sâagissait dâune enquĂȘte pour dĂ©tournement de fonds publics et sans autre prĂ©cision que cette appellation gĂ©nĂ©rique », indique Christian BartholmĂ©, 1er adjoint du maire de Bobigny Ă nos confrĂšres du Parisien.

Christian Barhtolmé, 1er adjoint à la mairie de Bobigny, condamné pour "violence morale en réunion"
Toujours d'aprĂšs le Parisien, plus dâune demi-douzaine de personnes auront fait lâobjet dâune visite de la brigade de rĂ©pression de la dĂ©linquance Ă©conomique (BRDE). Des Ă©lus, un directeur de cabinet, dâanciens et actuels chargĂ©s de mission et le maire (UDI), StĂ©phane de Paoli en personne.
Nous apprenons donc que notre maire, Stéphane de Paoli, a également fait l'objet d'une perquisition à son domicile.

Stéphane De Paoli, maire de Bobigny, qui a cumulé son allocation chÎmage et son indemnité d'élu
L'OPH de Bobigny aussi touché
Au cours de cette journĂ©e qui sâest terminĂ©e tard dans la soirĂ©e, aprĂšs 21 heures aux dires des tĂ©moins, les enquĂȘteurs ont inspectĂ© non seulement la mairie mais aussi les locaux de lâoffice HLM, lâOPH de Bobigny, prĂ©sidĂ© par Jonathan Berrebi. Il est Ă©galement le 10e adjoint du maire au rĂ©seau territorial de santĂ© et des handicaps.
Mardi, la BRDE se serait dâabord rendue au domicile des parents de Jonathan Berrebi, pensant quâil sâagissait de son lieu de rĂ©sidence habituel. Puis ils auraient de nouveau jouĂ© de malchance en allant en mairie, croyant quâil y avait son bureau. Sans succĂšs. Seule sa mĂšre, employĂ©e au service Education (de la ville de Bobigny), y dispose dâun poste de travail en tant quâagent. AprĂšs une inspection des lieux, ils ont finalement mis le cap sur lâoffice HLM.

Jonathan Berrebi, président de l'OPH de Bobigny
Un communiqué de presse chaotique
La communication de la ville n'a pas réussi à gérer cette période de crise. Il leur aura fallu précisément 37 heures pour enfin décider de publier un communiqué de presse que voici :

Plusieurs observations à faire sur ce communiqué :
1- Aucune signature. On comprend pourquoi ce communiqué de presse a mis autant de temps à sortir. Personne - au sein de la mairie - n'a voulu prendre ses responsabilités.
2- VolontĂ© d'associer l'ancienne majoritĂ© communiste. Nous pouvons notamment lire : "et sur les attributions de subventions aux associations depuis 2010". En prĂ©cisant cette date, la majoritĂ© UDI souhaite associer - lĂ©gitimement - le PCF de Bobigny a cette enquĂȘte du Parquet national financier.
3- Faute avouĂ©e Ă moitiĂ© pardonnĂ©e ? - Dans ce mĂȘme communiquĂ©, une phrase n'est pas passĂ©e inaperçue "Des erreurs ont Ă©tĂ© faites". La mairie reconnait certains tords mais toujours pour nuisance ensuite. Ce n'est pas la premiĂšre que la majoritĂ© UDI reconnaĂźt des erreurs. Le Parisien titrait dĂ©jĂ le 26 septembre 2018 : "Bobigny : « Jâadmets un certain nombre dâerreurs collectives »". Cette fois-ci, c'est au tour de France 3 de reprendre ce passage pour le titre de son article.

Le silence de Monsieur le Maire...
Stéphane De Paoli, maire de Bobigny, n'a toujours pas pris le temps de s'exprimer sur le sujet malgré les nombreuses sollicitations de médias locaux et nationaux.